20 mille emplois en danger, «un petit groupe veut fermer Codevi », selon Fernando Capellan

Le Nouvelliste publié le 10 juillet 2023 | Le patron de Grupo M. est inquiet, triste. Pis, il craint que le parc industriel de la Compagnie de développement industriel (CODEVI), 20 000 emplois depuis sa création en 2002 à Ouanaminthe, ne connaisse une situation similaire à celle de Caracol où des milliers d’emplois ont été perdus. Engagé dans un marathon pour reconquérir de la crédibilité auprès de ses clients, Fernando Capellan mise sur le dialogue et croit que la communauté doit s’engager dans l’effort pour préserver les emplois.

Le parc industriel de Codevi, sis à Ouanaminthe, dans le Nord Est d’Haïti, a créé 20 000 emplois depuis sa création en 2002. « Aujourd’hui, ces emplois sont en danger. Un petit groupe de personnes veut fermer Codevi », a confié tout de go Fernando Capellan, en interview avec Le Nouvelliste, lundi 10 juillet 2023.

Après les incidents ayant entraîné la mort de deux employés et les saccages de certaines installations au parc, il n’y a pas encore un retour à la normale. Des employés sont menacés, essuient des jets de pierres. Le taux de présence a été de 50 % certains jours. Ce lundi, tous les employés sont venus travailler. La situation reste fragile. Personne ne sait combien de temps cela va durer. Depuis quelque trois semaines, les produits transformés ne peuvent pas être acheminés aux clients, a longuement expliqué le patron de Grupo M. « Nous avons perdu beaucoup de crédibilité auprès des clients », s’inquiète Capellan, craignant que Codevi ne connaisse une situation similaire à Caracol.

« L’an passé, à pareille époque, Caracol avait 40 à 45 000 personnes qui travaillaient. Maintenant, si ma mémoire est bonne, il y a environ 5 à 6 000 employés. Je suis très triste. Codevi peut prendre cette même direction », a-t-il dit. « Je suis là depuis 2002. C’est la pire situation que j’ai vu », a confié Fernando Capellan, soulignant  que « cela a pris du temps et beaucoup d’efforts pour créer 20 000 emplois ».

Le patron de Grupo M a indiqué que des efforts sont faits pour rassurer les clients du parc, garder des canaux de communications avec des notables sur l’importance de Codevi au sein de la communauté. « La communauté doit aider à préserver les emplois », a soutenu Fernando Capellan. « Ce projet n’est pas quelque chose que l’on peut détruire en l’espace de quelques semaines », a-t-il dit. Les efforts sont consentis aussi pour assurer les clients que ces incidents ne se reproduiront pas. « Nous avons eu cet incident fatal. Ce qui ne nous est jamais arrivé avant. Nous avons perdu deux employés. Bien sûr, nous supportons les familles. Nous continuerons à le faire. Mais c’est quelque chose d’incroyable que cela nous arrive. Nous avons perdu ces deux employés. C’est une situation triste », a expliqué Capellan, soulignant que les gardiens du parc sont tous des Haïtiens, ne portant pas d’armes à feu. « Je dois dire que nous avons le support du Dg de la PNH, du chef de la police de Fort Liberté, du commissaire du gouvernement. Il y a une voie de communication ouverte », a indiqué Capellan.