Équipements pour la PNH, il y a un passif entre l’État haïtien et la communauté internationale, selon Jean Michel Lapin

Written by on August 3, 2022

Publié le 2022-08-01 | lenouvelliste.com L’État haïtien a un passif en ce qui a trait aux commandes à l’étranger d’équipements pour la police nationale : lorsque les équipements sont arrivés dans le pays, ils sont souvent utilisés à d’autres fins que celles de sécurité publique. Un problème que l’État haïtien doit vite corriger, estime Jean Michel Lapin qui intervenait à l’émission Panel Magik, jeudi 28 juillet 2022. 

Une fois de plus, l’ancien Premier ministre Jean Michel Lapin soutient que l’actuel gouvernement n’a pas besoin d’un accord politique pour rétablir la sécurité dans le pays. La sécurité, dit-il, doit être garantie de façon permanente à travers les structures de sécurité de l’État. « Le gouvernement doit mettre la police et l’armée en situation de répondre à leur responsabilité qui consiste à garantir la sécurité qui est déterminante dans le fonctionnement quotidien du pays », recommande-t-il.

Il faut donc rassurer la population et cela exige un leadership au niveau du Conseil supérieur de la police nationale (CSPN). « Les responsables doivent se réunir pour proposer à la nation un plan de sécurité publique avec comme éléments déterminants la police et l’armée, et un plan d’apaisement social pour baisser la pression sociale sur la police », ajoute-t-il.

L’ex Premier ministre est revenu sur ses expériences à la tête du CSPN et, particulièrement, dans l’acquisition des équipements pour la police. Jean Michel Lapin pense que le renforcement opérationnel de la PNH doit se faire autour d’un objectif et avec une équipe de métier et de professionnalisme au niveau de l’institution policière.

Du temps qu’il était à la Primature, Jean Michel Lapin explique qu’il avait défini un circuit pour commander des équipements pour la PNH. « Nous avons tracé un chemin qui exigeait que bien avant de rentrer dans le processus de la commande, il fallait discuter avec la communauté internationale. Cela a abouti effectivement à la rentrée d’une série d’équipements et de matériels pour la police », explique Lapin. L’État doit recommencer à zéro à présent, regrette l’ancien chef de gouvernement, à cause du problème de la continuité dans l’État et parce que certains veulent, dès qu’ils arrivent, orienter l’acquisition d’équipements pour la police ou l’État en général.

S’il est difficile pour l’État haïtien de commander des équipements pour la police, cela est dû, estime Jean Michel Lapin, a un passif des autorités haïtiennes auprès de la communauté internationale. « Ils ont une préoccupation au niveau de la gestion des équipements », fait savoir Lapin.

Selon l’ancien chef de la Primature, l’État haïtien s’est mis d’accord sur quatre points avec la communauté internationale : ou acheter les équipements, leur date d’arrivée dans le pays, leur présence à la réception des équipements et leur implication dans la gestion de la distribution des équipements et matériel.

Cependant, à entendre l’ex PM, l’État haïtien n’a pas toujours respecté ses engagements. « Généralement, lorsque les équipements sont rentrés, ils ne sont pas mis à 100 % au service de la police », fait savoir Jean Michel Lapin qui pense qu’on doit apporter une correction à ce niveau. « […] Car, l’affaire des armes n’est pas un jeu. Nous voyons les conséquences sur le fonctionnement de la société », précise-t-il.

Toutefois, l’ancien chef du gouvernement croit que le problème de la PNH va au-delà de la question d’équipements. « Nous devons admettre que nous avons besoin, à présent, de renforcer la police nationale. Ce n’est pas seulement une affaire d’équipements et de matériel ; il y a aussi le renforcement administratif, la baisse de la pression sociale… », déclare Lapin en précisant que cela exige un leadership administratif et un leadership technique.

Jean Michel Lapin avoue qu’il a voulu intervenir sur la question de sécurité quand il était à la Primature. Son premier travail, dit-il, a été de renforcer la Commission nationale de désarmement, de démantèlement et de réinsertion (CNDDR). Son deuxième travail, poursuit-il, était de remobiliser la police nationale autour de la sécurité publique comme objectif. « Nous travaillions sur un leadership administratif de la police. Aujourd’hui, la police a besoin d’un leadership administratif afin de recadrer son fonctionnement pour rassurer les policiers », indique l’ex PM qui croit que le premier ministre Ariel Henry est en mesure de garantir la sécurité du pays car il se trouve dans une situation d’exception où il n’a de compte à rendre qu’au peuple.

Jean Michel Lapin est également revenu sur l’acquisition des blindés pour la PNH que beaucoup estiment ne pas être de bonne qualité. Selon lui, c’est une équipe composée de représentants de la police et du ministère de la justice entre autres qui était chargée de trouver un fournisseur étranger pour acheter les blindés. Administrativement, dit-il, cette équipe a commandé ces équipements directement auprès du fournisseur de service. Et c’est la BRH qui a procédé au paiement de manière électronique à partir des indications du fournisseur.


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