Le parquet accorde «un moratoire public de quelques heures» au père Frantz Cole pour se présenter à la DCPJ

Written by on August 15, 2022

Publié le 2022-08-12 | lenouvelliste.com Pour une deuxième fois, le père Frantz Cole, l’un des responsables de l’Église épiscopale d’Haïti n’a pas répondu, le vendredi 12 août 2022, à l’invitation de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ). Les enquêteurs de la DCPJ souhaitent auditionner le prélat dans le cadre de l’enquête sur les conteneurs dans lesquels se trouvaient des armes et des munitions découverts à la douane de Port-au-Prince. Le chef du parquet de la capitale, Me Jacques Lafontant, le somme de se présenter à la DCPJ dans moins de vingt-heures, sinon le père Frantz Cole « risque de perdre tels avantages que de droit… »

« Le parquet accorde un moratoire public de quelques heures au père Frantz Cole pour se présenter à la DCPJ le samedi 13 août. Le cas échéant, il risque de perdre tels avantages que de droit », a menacé le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince dans une interview accordée vendredi au Nouvelliste.

« La situation du père Frantz Cole se complique », estime le chef du parquet de Port-au-Prince. Selon les explications de Me Jacques Lafontant, le responsable de l’Église épiscopale d’Haïti a boudé, le vendredi 12 août 2022, une deuxième invitation de la  Direction centrale de la police judiciaire qui voulait l’auditionner sur les conteneurs d’armes et de munitions arrivées au nom de l’Église épiscopale le 14 juillet dernier.

« Invité par la DCPJ pour une deuxième fois, le père ne s’est pas présenté ni ne s’est fait représenter. D’après ce que m’a dit, son avocat il a envoyé une correspondance pour dire qu’il n’est pas disponible », a rapporté au Nouvelliste le chef du parquet.

Qu’est-ce qu’on reproche exactement au père Frantz Cole ? Répondant à cette question directe du journal Le Nouvelliste, Me Jacques Lafontant a souligné que le prélat est un haut responsable et membre du comité exécutif de l’Église épiscopale d’Haïti dont le nom figure dans le manifeste du conteneur renfermant des armes et des munitions découvertes à la douane de Port-au-Prince en juillet dernier. « Il a des explications à donner. Il n’a pas intérêt à se cacher », a-t-il fait savoir.

Au moment de l’interview, le commissaire du gouvernement a révélé au Nouvelliste que des douaniers et un juge de paix procédaient, au port de Lafiteau, à la fouille d’un autre conteneur destiné à l’Église épiscopale. « Le parquet est encore dans la flagrance », a souligné le chef du parquet de Port-au-Prince, précisant qu’il n’était pas encore en mesure de préciser ce qu’il y a dans le conteneur en question.

Il faut rappeler que l’inventaire partiel, le jeudi 14 juillet 2022, de la fouille d’un conteneur arrivé au port de Port-au-Prince au nom de l’Église épiscopale a permis de saisir 18 armes automatiques, dont 6 AK-47, des Galil et des M-4, un fusil de calibre 12, six armes de poing, presque 20 000 cartouches, 120 chargeurs d’armes de différents calibres.

La personne chargée de recevoir au nom de l’Église épiscopale d’Haïti à la douane de Port-au-Prince le conteneur dans lequel il y avait des armes de guerre et de munitions est la commissionnaire en douane Gina J.L Rolls. À la suite d’un avis de recherche pour « trafic illicite d’armes et de munitions opérant pour le compte de l’Église épiscopale d’Haïti » cette dernière a été arrêtée à Port-au-Prince le 15 juillet dernier.

La Police nationale d’Haïti avait annoncé par ailleurs l’interpellation de Lovenie Louis Jean dans le cadre de ladite enquête.

Dans deux correspondances adressées au directeur central de la police judiciaire, le commissaire du gouvernement accorde une délégation de compétence à la police nationale pour saisir Interpol en vue d’appréhender les nommés Franklin Batista et Lindor Rémy pour leur implication présumée dans le dossier de la cargaison d’armes et de munitions saisie à la douane de Port-au-Prince.

L’Église épiscopale d’Haïti avait réfuté, dans un communiqué, les allégations l’associant à l’importation illégale de cette cargaison d’armes et de munitions dans le pays.

« Si donc des individus se présentent à la douane pour récupérer des containers au nom de l’Église épiscopale, il ne peut s’agir que de faux documents utilisés par des réseaux criminels », avait soutenu l’institution chrétienne.


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