Média alternatif exige la libération du journaliste Edner Fils Décime, enlevé depuis 3 semaines

Written by on August 3, 2022

Publié le 2022-08-02 | lenouvelliste.com Le journaliste d’AlterPresse et AlterRadio du groupe Médiaalternatif Edner Fils Décime est toujours entre les mains de ses ravisseurs, trois semaines après avoir été enlevé en compagnie de plusieurs autres personnes à Delmas. Le média pour lequel il travaille, AlterPresse/AlterRadio, a lancé une campagne sur les réseaux sociaux pour exiger sa libération. Dans un article publié le 31 juillet, au quinzième jour de sa captivité, AlterPresse a dénoncé le silence et l’inaction des autorités.

Sur son site d’information, AlterPresse a évoqué la douloureuse épreuve provoquée par cet enlèvement. « Cruellement privé de sa liberté depuis deux semaines, Edner Décime manque terriblement à sa famille terrassée et sommée de payer une forte rançon. À chaque heure qui passe, sa tourmente s’accroit, alors que les ravisseurs ne cessent d’accroitre leur pression psychologique. Quinze longues journées loin de ses collaborateurs et collaboratrices d’AlterPresse/AlterRadio, qui vivent de douloureux moments depuis qu’ils ont été brutalement privés de la présence de leur cher collègue », peut-on lire dans cet article publié le 31 juillet 2022.

« Où sont-ils partis avec Edner Décime ? Où est-il gardé ? Dans quel quartier/base de bande armée ? Dans quelles conditions ? Dans quel état se trouve-t-il aujourd’hui ? Comment se porte-t-il physiquement ? Parvient-il à surmonter la constante pression psychologique exercée contre lui ? Que faire contre le danger qui plane sur sa vie, jour et nuit, à chaque instant, depuis des centaines d’heures ? », s’interroge AlterPresse.

Selon le média, l’inquiétude ne fait que grandir, puisque la famille du journaliste est dans l’incapacité de réunir la somme exigée. « Elle qui n’a contracté aucune dette et qui se trouve soudainement dans l’obligation de payer la tête d’un fils, d’un frère, d’un mari, d’un cousin, comme on négociait la tête d’un esclave au temps de la colonie », dénonce l’organe de presse.

AlterPresse a dénoncé un « curieux mutisme du gouvernement » en ce qui concerne la situation d’Edner Fils Décime.  Le média a fait remarquer que « les citoyennes et citoyens se trouvent, de plus en plus, sans recours face à la criminalité et la violence armée, dont une poussée sans précédent jette les familles dans une immense affliction ».

Dans un autre papier signé ce 2 août, AlterPresse a rappelé au public les travaux réalisés par Edner Fils Décime dans les quartiers difficiles, notamment à Martissant. « Il y a une dizaine d’années, jeune reporter, Edner Décime avait été chargé, en compagnie d’autres collègues, de réaliser des reportages sur les milieux défavorisés, dont Martissant, Carrefour, Rivière-Froide, Carrefour-Feuilles et Croix-des-Bouquets. Avec enthousiasme il s’y rendait, emportant son carnet de notes, son magnétophone, sa caméra photo/vidéo. Tellement fier d’être journaliste multimédia en herbe, allant à la rencontre des exclus de ces zones, et surtout leur donnant la parole pour exposer leurs problèmes, montrant les réalités de ces quartiers délaissés, abandonnés où la présence de l’État n’est qu’une fiction. Ses périples dans les diverses zones périphériques de la capitale avaient donné une très belle série de 25 émissions, intitulée Lavi nan katye bò lakay (La vie dans les quartiers), diffusée à l’époque sur les stations privées Radio Kiskeya et Ibo, partenaires du Groupe Médialternatif ainsi que sur le site d’AlterPresse. Lavi nan katye bò lakay a été conçue en 2014 pour plaider en faveur du respect du droit à la communication des jeunes, surtout des femmes, vivant dans la zone métropolitaine », rappelle AlterPresse. Le média dit attendre sans relâche le retour d’Edner Décime sain et sauf.


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