Qu’est-ce qui empêche la tenue de vraies négociations en Haïti ?

Written by on December 21, 2023

L’éditorial publié le 20 décembre 2023 | Lecture : 3 min: Il y a de cela une année, le 21 décembre 2022, un accord était signé entre les amis du premier ministre Ariel Henry pour décider de l’avenir de la transition en perdition.

Il y a de cela une année, le 21 décembre 2022, un accord était signé entre les amis du premier ministre Ariel Henry pour décider de l’avenir de la transition en perdition. Douze mois plus tard, rien de solide n’est sorti des dispositions de l’accord du 21 décembre. Le souhait de la communauté internationale de voir d’autres groupes de la société et de la classe politique rejoindre l’accord du 21 décembre se heurte à une succession d’échecs.

Contrairement à ce qui se passe dans toutes les autres crises au monde, les acteurs haïtiens de notre crise n’ont même pas pu se mettre d’accord en un an sur le cadre des négociations pour aménager, corriger, renforcer ou remplacer l’accord du 21 décembre.

Le cas haïtien surprend car entre-temps, les Israéliens et les membres du Hamas, en guerre ouverte depuis le 7 octobre dernier, sont en train de reprendre des négociations pour échanger la liberté d’otages contre une trêve à Gaza. C’est la deuxième fois depuis les attaques du Hamas qu’Israël ferait une pause dans ses bombardements et le Hamas des libérations d’otages.

Depuis près de deux ans, la Russie et l’Ukraine sont en guerre. Périodiquement, il y a des échanges de prisonniers entre les deux armées. Pour y arriver, pendant qu’on continue à s’entretuer, on se parle, on négocie, on arrive à des accords, on les respecte et on continue à se battre.

La guerre et ses destructions laissent une place à des négociations et à des accords. Partout où il y a des hommes, l’histoire s’écrit de la même façon.

Autre exemple, les États-Unis d’Amérique et le Venezuela ont procédé à un échange de prisonniers cette semaine. Les Américains ont libéré un proche du président Maduro en échange de citoyens américains et de Vénézuéliens qui croupissaient dans des prisons du régime chaviste. Tout cela rentre dans le cadre d’un accord plus vaste qui doit conduire à l’organisation d’élections libres au Venezuela en échange d’un assouplissement des sanctions américaines contre ce pays.

Là encore, des pays qui s’affrontent trouvent un chemin étroit pour se parler. Chacun défend ses intérêts, trouve son compte et après l’affrontement se poursuit.

À voir ces cas emblématiques de conflits sanglants ou importants, on se demande pourquoi les acteurs haïtiens de la crise nationale n’arrivent pas à s’entendre sur le minimum, quitte à reprendre chacun de son côté la bataille avant même que ne sèche l’encre d’un accord ?

Que défendent les uns et les autres en Haïti pour alimenter la haine aveugle qui empêche toute négociation sérieuse ?

Quel est l’objectif stratégique de chaque camp pour préférer l’émergence du pire pour le pays dans tous les domaines ?

Quel projet à la communauté internationale pour Haïti pour forcer autant la naissance de l’impossible consensus haïtien global ?

Dans ce numéro, un article en Une avance une thèse: et si l’opposition était confortable avec la présence du premier ministre Ariel Henry à la tête du pays ?

Par Frantz Duval


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