« La sollicitation d’une force internationale est légitime et nécessaire pour résoudre le problème de l’insécurité », selon Pascal Adrien

Written by on December 21, 2023

Le Nouvelliste publié le 07 juillet 2023 | Lecture : 3 min: La présence d’une force militaire internationale sur le sol haïtien est nécessaire pour résoudre le problème de l’insécurité dans le pays, a réaffirmé Pascal Adrien, coordonnateur politique du Mouvement national pour la transparence, lors d’une rencontre avec le secrétaire général des Nations unies, António Guterres. Selon Pascal Adrien, la demande d’une telle force, formulée par le gouvernement, est légitime parce que le pays est membre fondateur des Nations unies.

En visite à Port-au-Prince le samedi 1er juillet 2023, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a rencontré plusieurs acteurs de la classe politique haïtienne, dont des signataires de l’accord du 21 décembre. Le coordonnateur politique du Mouvement national pour la transparence, Pascal Adrien, qui a participé à ladite rencontre, est revenu sur la position qui a été défendue par les signataires de l’accord.  Un plaidoyer a été fait sur la nécessité de l’envoi d’une force internationale en appui à la PNH, a confié Pascal Adrien, qui intervenait à Panel Magik, sur radio Magik 9, mardi 4 juillet. « Il faut être réaliste; nous pensons que s’il y a une volonté réelle d’aborder le problème de l’insécurité, des gangs armés et du kidnapping qui fait vivre un enfer à la population, à un certain moment il faut arriver à la conclusion qu’un appui est plus que nécessaire. Donc nous, nous avions jugé nécessaire d’appuyer encore une fois ce plaidoyer que le secrétaire général de l’ONU prend sous sa responsabilité depuis plusieurs mois », a indiqué Pascal Adrien.

Si pour certains, la sollicitation d’un support de la communauté internationale pour aider la Police nationale d’Haïti à résoudre le problème de l’insécurité est vue comme un aveu d’échec de l’accord du 21 décembre, dont l’un des objectifs était de rétablir l’ordre dans le pays, Pascal Adrien ne le voit pas de cet œil. « Il n’y pas lieu de parler d’échec, dans la mesure où la PNH fait face à des problèmes structurels depuis plusieurs décennies qui l’empêchent de résoudre le problème de l’insécurité qui bat son plein dans le pays», a estimé Pascal Adrien.

« Dans une transition politique, la priorité est de voir comment on peut organiser les élections au plus vite, pour permettre au peuple de choisir ses dirigeants. Dans cette logique, toute volonté de résoudre le problème de l’insécurité passe par l’intervention d’une force robuste pour créer les conditions propices à la reprise des activités socio-économiques et l’organisation d’élections dans le pays. Nous pensons que c’est la voie à suivre », a soutenu Pascal Adrien.

Une PNH trop faible pour faire face seule à l’insécurité

Alors que les opposants au pouvoir d’Ariel Henry rejettent toute idée d’une nouvelle intervention militaire étrangère dans le pays, et estiment que la PNH, si elle est bien équipée, peut mater le fléau de l’insécurité,Pascal Adrien reste sceptique. Selon lui, la PNH à elle seule ne peut pas faire grand-chose. « Avec moins de 15 000 policiers on ne peut pas faire de miracles; peu importe la personne qui soit au pouvoir, elle se trouvera dans l’obligation de solliciter l’intervention d’une force internationale », pense-t-il.

« La demande formulée par Haïti pour un appui international est légitime. La communauté internationale ne fera pas de cadeau à Haïti puisque le pays est membre fondateur de l’ONU, et la charte des Nations unies est claire : à tout moment où un de ses pays membres se trouve dans un état de déliquescence qui menace son existence, la solidarité internationale devient une responsabilité », a défendu Pascal Adrien.

Les signataires de l’accord du 21 décembre prêts à faire des concessions

Par ailleurs, Pascal Adrien a rapporté que lors de la rencontre avec António Guterres, les signataires de l’accord du 21 décembre se sont dit prêts à faire certaines concessions pour sortir le pays de la crise. Parmi ces concessions, les signataires du 21 décembre se sont dit prêts à accepter l’élargissement du Haut Conseil de la transition (HCT) pour que ce dernier passe de 3 à 5 membres, sachant que les deux nouveaux membres viendront de groupes politiques non signataires de l’accord du 21 décembre. Pascal Adrien a soutenu que les signataires de l’accord veulent beaucoup plus qu’un simple remaniement ministériel, qu’ils veulent la formation d’un véritable gouvernement d’unité nationale.

Par Kervens Adam Paul


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