Luis Abinader : « la situation actuelle en Haïti pourrait être définie comme une guerre civile de basse intensité »

Written by on September 20, 2022

Publié le 2022-09-16 | lenouvelliste.com Le président de la République dominicaine, Luis Abinader, après sa rencontre avec la vice-présidente des Etats-Unis, Kamala Harris, a appelé, à l’OEA, à un mandat fort de la communauté internationale en Haïti où « la situation actuelle pourrait être définie comme une guerre civile de basse intensité ».

Le président de la République dominicaine, Luis Abiner, lors d’un discours à l’OEA, a largement évoqué Haïti et a appelé l’OEA et l’ensemble de la communauté internationale à y exercer un mandat fort, jeudi 15 septembre 2022.

« Nous devons agir de manière responsable et nous devons agir maintenant. Des milliers de personnes sont en train de mourir », a dit le président Abiner, soulignant, qu’au cours de son entretien avec la vice-présidente des Etats-Unis, Kamala Harris, celle-ci a indiqué « qu’Haïti ne peut plus attendre ». ‘

Le président Abinader souscrit à l’idée d’un mandat fort de la communauté internationale qui permettra aux autorités haïtiennes d’avoir l’assistance et la coopération dont elles ont besoin pour surmonter la violence de manière urgente, renforcer la capacité de leur État. « Ce qui n’a malheureusement pas été possible jusqu’à présent. C’est pourquoi, a dit Luis Abinader, nous demandons à cette organisation et à son Secrétaire Général (OEA) de jouer un rôle important dans la réalisation des objectifs établis dans la résolution 2645 du Conseil de Sécurité des Nations Unies du 15 juillet de cette année ».

« Dans cette résolution, il est reconnu que les pays voisins jouent un rôle crucial, tout comme les organisations régionales et sous-régionales, dont l’Organisation des États américains. Comment l’OEA peut-elle aider ? Tout d’abord, Haïti a demandé une coopération pour améliorer la sécurité de ses infrastructures critiques, en particulier ses ports et aéroports », a dit Abinader, estimant que c’est « une action urgente » « qui exige que nous redoublions d’efforts ».

« Deuxièmement, selon Luis Abinader, l’Organisation des États américains doit aider à la création de mécanismes et de capacités de contrôle des armes et des munitions. Car celles-ci finissent dans les mains d’organisations criminelles. Il s’agit d’un point essentiel, et c’est l’un des paragraphes du dispositif de la résolution 2645 du Conseil de sécurité de l’ONU », a souligné le président de la république dominicaine.

« Troisièmement, l’OEA doit coordonner avec les pays membres et l’ONU la formation et l’assistance aux forces de l’ordre en Haïti, à savoir la police nationale haïtienne. Dès que les conditions de sécurité le permettront, nous devrons collaborer avec les autorités haïtiennes afin d’organiser un processus électoral qui conduira à l’élection d’autorités ayant un leadership, une légitimité et un soutien populaire », a indiqué Luis Abinader.

Pour Luis Abinader, « l’OEA doit continuer à prendre des mesures fondamentales en faveur d’élections démocratiques. Et l’une d’entre elles, a-t-il poursuivi, consiste à fournir un registre d’état civil approprié pour l’ensemble de la population d’Haïti. Ce travail était en cours jusqu’à il y a quelques mois, mais malheureusement, la sécurité n’a pas permis de le poursuivre ».

Luis Abinader a estimé que deux ans n’ont pas suffi aux membres non permanents du Conseil de sécurité des Nations unies « pour assurer une pleine compréhension de l’urgence de la situation ».

Abinader s’aligne sur le diagnostic du secrétaire général de l’OEA sur Haïti

Le chef d’Etat dominicain, s’adressant au secrétaire général de l’OEA, Luis Almagro, a indiqué que ses paroles sur Haïti sont porteuses de vérités. « Il y a quelques semaines, nous avons reçu votre rapport sur la situation en Haïti. Vos paroles, porteuses de vérité, ont été répercutées collectivement d’une manière que personne avant vous n’avait jamais tenue. Il est temps maintenant de transformer ces paroles en actes pour mettre en commun nos efforts et conduire des processus de transformation », a dit Abinader. « Nous prenons acte des efforts que vous avez déployés pour gérer ce processus. Donc, pour que la réalité change en Haïti, et nous sommes également conscients que de nombreux pays ici aujourd’hui ont, pendant de nombreuses années, fourni des ressources humaines, économiques et techniques afin d’aider aux efforts humanitaires, au rétablissement face aux catastrophes naturelles, et à la sécurité du peuple haïtien ».

« Alors, que manque-t-il ? », s’est demandé le président Luis Abinader. Une base pour un échange fluide et constructif avec le gouvernement haïtien, l’ONU et tous ceux qui ont le désir et la volonté de coopérer et de nous aider, a-t-il estimé, sans jamais faire l’économie de rappeler que la situation en Haïti est une menace pour la sécurité de la République dominicaine.

La crise Haïtienne, une menace pour la sécurité nationale de la République dominicaine

« La République dominicaine a travaillé au niveau national pour faire face à une situation unique dans cet hémisphère. Nous faisons référence à l’impact que nous avons ressenti dans notre économie, notre sécurité et notre stabilité sociale causé par la crise prolongée en République d’Haïti. Les effets de cette crise multidimensionnelle dans ce pays se sont répercutés sur nos capacités individuelles et constituent une menace pour la stabilité et la sécurité de toute notre région », a affirmé Luis Abinader.

« Pour la République dominicaine, il s’agit d’une question de sécurité nationale. Je tiens à le répéter pour que cela soit gravé dans votre mémoire lors de la session plénière et dans l’ensemble des Amériques. La crise qui déborde de la frontière haïtienne représente une menace pour la sécurité nationale dominicaine. Il est impossible de nier le danger que représente un État qui n’a pas le contrôle ou le monopole du contrôle de son territoire », a-t-il dit.

« Nous sommes confrontés à la possibilité réelle que des bandes criminelles opérant en Haïti tentent de traverser la frontière et d’altérer la sécurité et l’ordre des citoyens dans notre pays. Depuis longtemps, le transit de personnes et de biens d’Haïti vers la République dominicaine est très risqué », a expliqué Luis Abinader, soulignant que son gouvernement « fait et continuera à faire tout ce qu’il peut pour assurer la paix et la sécurité de nos citoyens et de toute personne sous notre juridiction ». « C’est pourquoi, a-t-il dit, nous avons travaillé à la construction d’un mur dans les zones les plus vulnérables et les plus sensibles. Et nous avons également pris des mesures afin d’interdire l’entrée dans notre pays de certains groupes, et à ceux qui pourraient délibérément tenter d’attaquer notre stabilité ».


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