Pour Martine Moïse, il faut un nouveau Premier ministre et un gouvernement de consensus

Written by on June 22, 2023

lenouvelliste.com | 21 juin 2023 Martine Moïse, veuve du feu président Jovenel Moïse, a accordé une entrevue le 20 juin 2023 à la chaîne de télé française d’info internationale en continu France 24. Durant plus d’une dizaine de minutes, l’ancienne première dame a été interrogée au sujet de l’enquête sur l’assassinat de son époux, et l’actualité en Haïti. À son avis, la résolution de la crise passe par le remplacement du Premier ministre Henry et la formation d’un gouvernement de consensus, car, soutient-elle, aucune élection n’est possible avec l’actuel PM.

« Est-ce qu’il veut vraiment organiser des élections? Puisqu’il n’a pas été installé par le président Moïse, qui l’avait nommé, il est illégitime. Il se maintient au pouvoir grâce à une succession d’accords. Il y a autant d’accords parce qu’il ne veut jamais les appliquer à la lettre. Selon moi, il faut un autre Premier ministre et un gouvernement de consensus qui seront en mesure d’aborder le problème de l’insécurité. Le chef du gouvernement actuel fait partie du problème. Tant qu’il est là, il n’y aura pas d’élections », a-t-elle soutenu. Selon madame Moïse, ce nouveau gouvernement aurait pour mission de rétablir la sécurité, organiser le référendum pour une nouvelle constitution et réaliser les élections.

Madame Moïse, qui auparavant se voyait candidate à la présidence, se veut désormais plus nuancée. « On ne peut pas encore parler d’avenir, car le chef du gouvernement (Ariel Henry) est en train de traîner les pieds. Il n’y a aucune mise en place pour organiser des élections. Pour le moment, je continue de mener la lutte pour obtenir justice pour mon mari. Quand viendra le moment, on verra si je vais supporter quelqu’un ou faire quelque chose d’autre au niveau politique », a-t-elle indiqué.

Alors que la violence des gangs et l’exaspération de la population font craindre une guerre civile, Martine Moïse estime que la situation peut s’améliorer, nonobstant l’aide de l’international. « Les gangs ont gagné en puissance et se sont multipliés, après l’assassinat du président, dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite. Mais tout n’est pas perdu. Les pays amis d’Haïti peuvent nous aider, en renforçant notre force de police et l’armée afin que l’on puisse combattre les gangs. Le peuple attend cette aide avec impatience, à un point tel qu’il a décidé d’assurer sa propre défense. Aujourd’hui, la peur commence à changer de camp », a-t-elle fait remarquer.

Interrogée sur la nécessité ou non d’une intervention militaire internationale en Haïti, Martine Moïse opte de préférence pour un renforcement des forces de sécurité. « L’expérience des Casques bleus, de 2024 à 2017, nous laisse de mauvais souvenirs. Les soldats ont violé nos femmes et nos enfants. Ils nous ont laissé le choléra. On ne souhaite pas revivre ce cauchemar. Ceux qui veulent nous aider peuvent renforcer les forces de sécurité (PNH et FADH) », a-t-elle argué.

Par Jean Daniel Sénat
21 juin 2023 | Lecture : 2 min

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